Page 271 - Livre Beau-Rivage Palace
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 mais manque d’intimité . » Ce qui ne l’empêche pas d’annoncer à      Durant quelque dix ans, les documents consultés ne fournis-
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 ses actionnaires réunis en mars 1940 : « Le bar, refait complètement à   sent plus aucune information relative au bar, mais dès le début des
 neuf a été inauguré au mois de mai, et nous nous félicitons de cette trans-  années cinquante, ses riches heures semblent révolues, il ne répond
 formation . » (fig. 8)  plus aux attentes, comme l’attestent ces lignes : « On reprend la ques-
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    La guerre à l’hôtel, voilà un thème qui mériterait à lui seul   tion éclairage. Il fait noir partout ou presque. L’avenue d’abord, nos jardins
 une étude détaillée. Comment des événements tragiques de l’his-  vus du quai ensuite, puis le bar qui rapporte fort peu de chose. D’aucuns
 toire sont-ils répercutés entre les murs d’un grand hôtel, lieu par   le trouvent désuet, et peu accueillant. Nous ne pouvons pas créer un va-
 excellence du feutre et de la sourdine. Quel impact ont-ils sur un   et-vient de passants qui s’y rendraient. Faudrait-il en créer un, ou un café
 établissement où le fonctionnement repose sur une clientèle cos-  glacier en été sous les arcades, dans le genre de l’installation Séchaye, qui
 mopolite dont la retraite – le plus souvent choisie – est soigneuse-  n’a pas survécu à la guerre ? Installation accessible au public lausannois . »
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 ment entretenue et préservée ; une clientèle qui goûte justement,  Ou encore en 1953 : « On constate en outre l’état vétuste des coussins
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 les livres d’or en témoignent, qu’il ait su rester « hors du temps » ? En   du bar. L’éclairage laisse à désirer, c’est trop ou trop peu pour un bar . »
 septembre 1939, alors que l’armée allemande occupe la Pologne,     J.  Cornaz  est-il  moins  bien  en  cour ?  En  février  1950,  la
 le greffier des procès-verbaux du Comité de l’hôtel note que :   transformation du quatrième étage du Beau-Rivage est confiée à
 « La radio attire à heures fixes [en raison de la déclaration de guerre   l’un de ses anciens associés, Walter Baumann , et, en janvier 1952,
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 et de la mobilisation générale] les clients au bar qui, de ce fait, est   après le décès de l’architecte de l’hôtel, M. Perrier, le conseil dé-
 très fréquenté . »   cide « d’avoir recours aux avis de M. Pierre Bonnard architecte pour tous
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    J. Cornaz réalise encore des travaux à l’hôtel, notamment la   les travaux concernant l’immeuble » . Et l’aménagement du bar re-
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 remise en état du hall d’entrée du Palace dès 1944 . En mai 1946,  vient sur le devant de la scène, en décembre 1954 : « Accompagné de
 nous pouvons encore lire :  « Le mobilier du hall d’entrée du Palace   M. Bonnard, le Conseil visite le bar et la terrasse. Pour le bar deux projets
 n’avance que très lentement. Certaines matières font défaut. Il est nécessaire   avec des variantes décoratives sont présentés. Le premier prévoit le remplace-
 de tisser à la main les embrasses de rideau : il a été impossible d’en trouver   ment du très gros ‹ filler › se trouvant entre le bar (piste) et la galerie par un
 qui conviennent à M. Cornaz notre architecte. Ce dernier a examiné le 4    sommier, ce qui donnerait une salle en forme de T. La préférence est donnée
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 étage. Si nous nous sommes adressés à lui, c’est que la ligne de notre façade   au second projet qui laisse subsister ce trumeau central. Il paraît préférable
 doit être sauvegardée. A première vue la transformation des logements du   de conserver au bar son caractère intime. Pour la même raison, nous ne per-
 personnel en chambres pour nos hôtes serait très compliquée . » En 1949,  cerons pas de porte dans la paroi ouest, nous réduirons la largeur de l’entrée
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 une étude pour l’auvent de cette même entrée lui est demandée .  sur le corridor et nous supprimerons la grande glace à l’ouest. La ventilation
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 Mais sa proposition n’est pas retenue car en 1950, nous pouvons   sera simplifiée et rendue indépendante de celle de la salle à manger. La
 lire ces lignes qui reprennent, non sans humour, la rengaine de Ray    vérandah sera rendue plus chaude par la pose de grandes glaces isolantes . »
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 Ventura et ses Collégiens (1935) : « Tout ne va pas très bien pour la mar-  Au printemps 1955, ou bien les travaux ont été différés ou bien la
 quise du Palace. L’actuelle n’abrite pas les arrivants, celle qui avait été projetée   solution adoptée n’est pas entièrement satisfaisante car la question
 [sic] coûtait trop cher. Aujourd’hui la maison Savary nous propose une tente   se pose à nouveau : « Le bar nous retient longuement. Notre architecte
 en toile qui ne serait mise en place que pour les soirées et autres festivités.  défend vivement son projet primitif à larges ouvertures. Le Conseil aimerait
 Cette idée va être étudiée plus à fond. En attendant un crédit de f. 5000.- est   créer des angles assez importants pour y installer des couples, on cherchera
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 voté pour la réfection de la cour. On prendra soin que le trottoir ne puisse pas   une solution de compromis . » Le rapport de l’exercice 1954 permet
 servir de place de stationnement ce qui est le cas parfois actuellement . »   de savoir que cette transformation s’inscrivait dans une campagne
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 Le bar photographié au début des années quarante.  J. Cornaz. Vue d'ensemble du bar avec le projet d'une fresque représentant une rose des   Fig. 8
 vents et le lac Léman. Calque lavé, sans date.  J. Cornaz, Hôtel Beau-Rivage. Détail dancing-bar.
                  Ech. 1 : 50, encre de Chine sur calque, janv. 1939.


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