Page 9 - Livre Beau-Rivage Palace
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Il faut saisir les occasions lorsqu’elles se présentent: publier   souvenirs de personnalités, confiés à de fortes plumes et accom-
                  un ouvrage de cette importance n’est pas chose courante dans le   pagnés de quatre nouvelles originales, inspirées à des écrivains
                  domaine de l’hôtellerie, où les ressources sont plus volontiers af-  d’aujourd’hui. Il était nécessaire de rappeler les premiers avatars du
                  fectées à des investissements qui amélioreront le chiffre d’affaires   tourisme qu’ont été les voyageurs du milieu du xix  siècle, la chan-
                                                                                                                   e
                  ou la bonne mine de l’établissement. Publier un ouvrage de cette   ce offerte aux architectes de donner leur pleine mesure avec de
                  importance à l’occasion d’un anniversaire serait éventuellement   grands volumes, aux artisans du luxe d’exprimer leur bon goût, aux
                  admissible comme geste publicitaire ou réclame et l’on serait sur-  directeurs de faire valoir l’excellence de l’hôtellerie suisse comme
                  tout inquiet d’en mesurer les effets sur les chiffres. L’occasion d’un   il était capital de souligner que l’hôtel a été le théâtre prestigieux
                  anniversaire n’a été que le point de départ de la présente entreprise,  d’événements historiques – comme de saynètes oubliées – joués dans
                  et certainement pas sa justification: bien plus, ce livre existe par la   un écrin sublime.
                  volonté de l’actionnaire principal de rendre hommage aux talents      C’est le privilège de l’actionnaire principal d’accompagner
                  conjugués des bâtisseurs, artisans, entrepreneurs et investisseurs   depuis quelques décennies le Beau-Rivage dans sa quête de l’ex-
                                                                                                                               e
                  et de tous ceux qui n’ont eu de cesse, depuis 1858, de remettre   cellence à visage humain, de faciliter une mue nécessaire au xxi
                  l’ouvrage sur le métier et de conduire le Beau-Rivage dans la ma-  siècle, à la fois modernisation et retour à l’état voulu par les pre-
                  turité de l’éternelle jeunesse.                         miers architectes. Il fallait dire, de cette manière et sans ambiguïté,
                      En se présentant comme l’icône d’un autre monde, en 1858   pourquoi il est essentiel de conserver au Beau-Rivage cet esprit
                  comme aujourd’hui, bien que n’étant pas à la portée de tous, le   si particulier qui imprègne le visiteur et lui donne l’impression
                  Beau-Rivage, plus ou moins secrètement, a toujours attiré et sus-  d’avoir été dans un endroit simplement unique.
                  cite encore l’admiration générale: mais n’est-il pas vrai que l’on      Ce livre si particulier ne serait pas sans l’abnégation, le talent
                  puisse être fasciné par une cathédrale sans être un fidèle paroissien?   et le professionnalisme sans faille de Nadja Maillard, qui a orchestré
                  Dans une ville dont le charme réside plus dans les pentes, les points   l’ensemble, et la mise en scène élégante de Flavia Cocchi. Que les
                  de vue et les promenades que dans l’austérité de ses maisons bour-  auteurs, prolifiques, compétents et ponctuels, que celles et ceux
                  geoises, hlm, hôtel des postes ou gare ferroviaire, le Beau-Rivage   qui ont pris part, de quelque façon que ce soit, à l’élaboration de
                  est une réussite architecturale inespérée, sans doute inspirée par la   cet ouvrage trouvent, dans et entre ces lignes, l’expression de notre
                  présence du plus grand lac d’Europe. La beauté néo-classique de   vive gratitude.
                  la première construction, ravivée, selon la loi des contrastes, par
                  l’agrandissement néo-baroque de 1908, n’a rien d’une banale sur-                               M  Olivier Verrey
                                                                                                                   e
                  vivance de l’extravagance qui a marqué la fin du xix  siècle et les                              Secrétaire général
                                                             e
                  années folles: elle atteste aujourd’hui le fait que le Beau-Rivage a                    Fondation de famille Sandoz
                  reçu sur les fonts baptismaux de ses pères fondateurs une grande
                  et belle âme qui le distingue et l’individualise dans un monde où
                  domine un luxe tapageur et vain.
                      À ce titre, le Beau-Rivage vaut bien une messe, en l’occur-
                  rence et plus prosaïquement, l’inventaire systématique de ses vertus,
                  architecturale, historique, économique ou sociale: se mêlent dans
                  le livre exposés scientifiques ou historiques, récits d’événements,







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